Direction générale de l'aviation civile (DGAC)

Service technique de l'aviation civile

La capacité aéroportuaire est celle du maillon le plus faible

Capacité de l’aéroport dans son ensemble

La capacité de l'aéroport est celle du maillon le plus faible de la chaîne aéroportuaire : espace aérien terminal, système de piste(s), voies de circulation, aire de stationnement des avions, aérogare (traitement des passagers) et même accès à l'aéroport (voies d'accès et parkings). La capacité doit donc faire l'objet d'une analyse globale.

Capacité du système de piste(s)

Le système de piste(s) constitue en général l'élément limitant de la capacité aéroportuaire en raison de sa fonction particulière : permettre aux avions d'atterrir et de décoller en toute sécurité. Sa capacité tient compte des trois éléments principaux :

  • la structure du trafic aérien,
  • la gestion du trafic par le service de la navigation aérienne,
  • la composition de l'infrastructure.

En règle générale, la structure du trafic aérien n'est pas une conséquence mais une donnée constitutive de la capacité. La structure du trafic résulte essentiellement du marché du transport aérien, sauf en cas de saturation des infrastructures où le trafic est limité par la capacité. La structure du trafic aérien est caractérisée par la répartition des vols (heures de pointes, densité du trafic), par la typologie des aéronefs (fonction de la masse et des dimensions géométriques) et par la répartition entre arrivées et départs. Ces paramètres génèrent d’importantes contraintes sur l’écoulement du trafic.

Les modes de gestion du trafic (ou encore de l'alimentation du système de piste(s)) par les services de la navigation aérienne, avec notamment la prise en compte des turbulences de sillage, imposent des contraintes d'espacement en vol et au sol qui influent directement sur la capacité.

La fluidité de l’écoulement du trafic dépend également de la structure de l'espace aérien terminal (volume et sectorisation, réseau des routes d'arrivée et de départ, etc.), des moyens techniques (image et précision radar, outils d'aide au séquencement des vols, etc.), des méthodes en vigueur (organisation des flux d'arrivée et de départ, utilisation d'un système de pistes « spécialisé » ou « banalisé » dans le cas d'un doublet de pistes parallèles, règles de circulation aérienne, marges de sécurité, etc.) et de la gestion de l’armement des postes de contrôle.

La capacité peut être limitée par des contraintes dues aux nuisances sonores ou par une utilisation commune d'un même espace aérien terminal par plusieurs aéroports (par exemple, Nice et Cannes). Elle peut aussi être affectée par certaines conditions atmosphériques (pluie, neige, verglas, mauvaise visibilité) qui peuvent réduire fortement le débit de trafic.

Enfin, l'infrastructure sol est l'élément déterminant, mais non unique, de la capacité théorique. Le nombre de pistes, de voies de circulation et leur agencement influent directement sur le nombre d’avion qu’il est possible de traiter et donc sur la capacité.

graphique représentant le retard en entrée de piste par quartile

Les définitions de la capacité

La capacité technique

C’est le nombre de demandes pouvant être traitées dans un période de temps avec une infrastructure donnée, en respectant la réglementation et compte tenu d’un niveau de qualité de service.

Les demandes peuvent aussi bien correspondre à un nombre de mouvements sur une piste qu’au taux d’occupation de postes de stationnement ou encore l’utilisation d’aires de dégivrage, etc.

La période de temps peut aller de la minute à l’année selon le problème traité.

La détermination de la capacité technique dépend :

  • d’une pointe de trafic donnée caractérisée par sa durée et sa structure (typologie des avions, mélange arrivées/départs) ;
  • des pratiques d'utilisation du système de piste(s), qui dépendent de la qualité de son alimentation, des marges de sécurité ;
  • d’un niveau de qualité de service (retard moyen des vols) acceptable pour les exploitants.

graphique représentant le temps de roulage moyen

2.2 La capacité déclarée

Elle fixe le débit maximal de trafic qu’un aéroport est en mesure d'accepter, en prenant en compte l'ensemble des éléments de la chaîne aéroportuaire (espace aérien terminal, système de piste(s), voies de circulation, aires de stationnement, aérogare, accès routier ou ferroviaire) ainsi que certaines contraintes extérieures (environnement). Il s'agit d'une valeur représentant un objectif affiché par l'aéroport. Elle est nécessairement inférieure ou égale à la capacité technique.

Sur les aéroports coordonnés (Orly, Paris-CdG, Lyon, Nice), on introduit la notion de capacité de programmation, qui est une variante de la capacité déclarée. Elle permet à un comité des horaires, qui se réunit tous les six mois, d'attribuer des créneaux aux compagnies aériennes. Cette procédure garantit aux opérateurs un service de qualité mais réduit l'accessibilité de l'aéroport.

La relation entre capacité horaire et capacité annuelle

La capacité annuelle de l'aéroport est le volume maximal de trafic qui peut être écoulé au cours d'une année, compte tenu d'une qualité « globale » de service incluant un taux de saturation acceptable par les opérateurs du transport aérien et de contraintes externes (couvre-feu par exemple). Elle est généralement traduite en nombre de passagers ou de mouvements par an.

La capacité annuelle est liée à la capacité horaire opérationnelle, mais cette relation varie selon les aéroports en fonction essentiellement de la répartition des heures de pointe dans la journée et des jours de pointe dans l'année. C'est ainsi qu'à capacités opérationnelles égales, un aéroport accueillant continûment pendant la journée un mélange de trafics court, moyen et long courrier, disposera d'une capacité annuelle supérieure à celle d'un aéroport accueillant un trafic court ou moyen courrier lors de deux pointes journalières. Par ailleurs, les comparaisons en nombres de passagers doivent tenir compte de la taille moyenne des avions pour être retraduites en nombres de mouvements d'avions. L'emport moyen (nombre moyen de passagers par mouvement) est en effet très différent selon les sites.

schéma illustrant la relation entre capacité horaire et capacité annuelle

Mise à jour le 12 décembre 2022