Direction générale de l'aviation civile (DGAC)

Service technique de l'aviation civile

L'action des aéroports : tous mobilisés

Depuis juillet 1989, la lutte contre le risque aviaire est réglementée en France.

Tous les aérodromes d'intérêt national ont fait l'objet d'études spécifiques (lutte écologique).

Depuis 2009, ils ont été dotés d'un service de prévention du péril animalier chargé de mettre en œuvre les méthodes d'effarouchement.
 

Comprendre pour mieux lutter

La présence d'oiseaux sur les aérodromes est souvent due à l'existence d'un attrait particulier. Il faut bien comprendre pourquoi les oiseaux viennent sur l'aérodrome, puis s'attacher à supprimer dans cet environnement, tout ce qui peut favoriser leur présence dangereuse pour la navigation aérienne.

Les actions préventives sont destinées à intervenir sur la niche écologique des animaux. Dans ce cas précis, les actions consistent à gérer, voire modifier ou réduire, les habitats présents pour qu’ils ne soient plus attractifs pour les espèces animales jugées dangereuses pour la sécurité aérienne. Il s’agit généralement d’actions dont les résultats positifs ne sont pas immédiats. Elles doivent par conséquent être combinées à des actions curatives de lutte animalière et à un suivi régulier permettant de valider, si besoin, l’efficacité des mesures.
 

Méthodes d'effarouchement

Les oiseaux sont particulièrement sensibles aux stimuli visuels et acoustiques. Des méthodes et des moyens d'effarouchement adaptés ont donc été développés.

Les actions curatives consistent à déranger et stresser les animaux par la mise en œuvre d’un ensemble de moyens d’effarouchement aux effets immédiats (pyrotechnie, acoustique, optique, fauconnerie…). Les moyens mis en œuvre doivent être combinés entre eux et répétés régulièrement afin de limiter les phénomènes d’accoutumance et de renforcer l’efficacité des effarouchements.

  • Equipement acoustique : émission de cris de détresse ou de signaux acoustiques utilisés pour l’effarouchement de groupes d’oiseaux posés.
  • Equipement pyrotechnique : tir de fusées à courte portée (fusées détonantes, crépitantes) et à longue portée destinées à l’effarouchement des oiseaux posés et en vol.
  • Equipement optique : utilisation d’une source laser fixe ou mobile (torche laser) « balayant » une zone plus ou moins vaste fréquentée par des oiseaux au sol.
  • Equipement de chasse : utilisation d’un fusil de calibre 12  destiné à générer une pression de chasse sur l’aérodrome et à effectuer des prélèvements ponctuels d’animaux.

Dans certaines circonstances, notamment lorsque l’espèce animale représente un danger récurent pour la sécurité aérienne, il peut être nécessaire de mettre en place des moyens de capture et/ou de piégeage des individus afin d’en réduire le nombre pour ensuite les déplacer vers d’autres sites.
 

L'action des équipages

Avant le vol

Les pilotes doivent bien conduire le réchauffage des parebrise dont la résistance est liée à la température. Il est important de prendre connaissance des informations sur la situation ornithologique des terrains de départ et d'arrivée (Notam, ATIS), afin de demander une intervention d'effarouchement dès qu'un risque de collision avec des oiseaux existe.

Une demande d'effarouchement au moment de la mise en route permettra une intervention du service de prévention avant le décollage.
 

Pendant le vol

Pendant le roulage, l'équipage regardera autour de l'avion pour détecter l'éventuelle présence d'oiseaux dangereux pour la navigation aérienne. Il faut savoir que des oiseaux posés sur une piste sont face au vent et ne voient donc pas un avion en phase de décollage. Dans le cas d'une présence d'oiseaux dangereux, demander une intervention d'effarouchement sans hésiter à différer le décollage de quelques minutes. Il ne faut jamais utiliser l'avion comme moyen d'effarouchement. L'utilisation du radar météo ne donne aucun résultat en matière d'effarouchement. Allumer les phares d'atterrissage et les feux à éclats permet de mieux matérialiser l'aéronef.

En cas de collision avec des oiseaux, l'interruption d'un décollage doit rester une procédure exceptionnelle.

Pour les moteurs les plus modernes, les essais de certification prouvent leur fiabilité dans les cas d'ingestion d'oiseaux les plus sévères. Il faut savoir que 50% des accidents ayant pour origine une rencontre d'oiseaux, ont lieu après un décollage interrompu. Après le décollage, il peut toujours être décidé un atterrissage de prudence si le bon fonctionnement de l'appareil est remis en cause.
 

Remarques

  • Demander un QFU inhabituel peut s'avérer être une mauvaise initiative car les oiseaux peuvent se poser sur une piste peu utilisée.
  • Pendant la phase d'atterrissage, il est déconseillé de faire une remise de gaz en cas de présence d'oiseaux sur la piste.
  • Par contre, s'il y a des oiseaux sur la piste, il est préférable de ne pas passer les reverses, pour éviter d'aggraver les dommages en cas d'ingestion. D'autre part le choix de la vitesse minimum d'approche peut éviter des collisions ou limiter les dégâts sur les structures.
     

Après le vol

Tout impact d'oiseaux doit faire l'objet d'un compte-rendu de rencontre d'oiseaux, si minime soit-il. Il est important de faire le tour de l'avion pour constater des dégâts éventuels. L'ingestion dans le flux primaire d'un moteur conduira à une endoscopie du compresseur. A chaque fois que cela est possible, il est souhaitable de récupérer des plumes (même des duvets), pour permettre l'identification des oiseaux mis en cause.

La multiplication des données permettra une meilleure connaissance des situations ornithologiques des terrains concernés et la mise en œuvre d'actions complémentaires. D'autre part l'étude des restes d'oiseaux (d'où leur masse), permet de tester en exploitation la validité des normes de certification aux impacts d'oiseaux.

Si la présence d'oiseaux a été détectée pendant les phases de décollage ou d'atterrissage, avertir le contrôle qui fera intervenir le service de lutte aviaire.

Mise à jour le 22 novembre 2022