Direction générale de l'aviation civile (DGAC)

Service technique de l'aviation civile

Les exploitants aéroportuaires sont chargés de l’entretien de leurs espaces verts, constitués principalement de prairies, dans l’objectif premier de garantir la sécurité des opérations (visibilité des balisages, gestion du risque animalier, accès SSLIA…).

Alors que la biodiversité est en fort déclin en France comme dans le monde, la prise en compte de la performance environnementale des actions d’entretien du couvert végétal est impérative. Les prairies aéroportuaires disposent d’un fort potentiel de valorisation, de par leurs caractéristiques intrinsèques d’une part et leur insertion dans des milieux urbanisés d’autre part. Aussi, dans le cadre de l’entretien de ces espaces, réalisé par une action de fauche plus ou moins régulière, il est possible de mettre en œuvre certaines pratiques favorables à la biodiversité, tout en maintenant le niveau de sécurité sur la plateforme.

Afin d’accompagner les exploitants vers une conciliation de ces deux objectifs, le Service Technique de l’Aviation Civile a mené une étude relative aux pratiques de fauche sur les aérodromes à travers une série d’entretiens d’une part et une analyse de la bibliographie d’autre part, dans l’objectif de concevoir un guide technique. Ce dernier s’adresse aux exploitants d’aérodromes, aux bases aériennes, et à leurs responsables péril animalier et espaces verts, et centralise de nombreuses informations et recommandations en abordant le sujet à la fois sous l’angle de la sécurité aérienne et de la biodiversité.

page 1 du guide fauche sur les aérodromes

Avec l’ambition d’engager les acteurs de la communauté aéroportuaire vers des pratiques de gestion plus vertueuse pour l’environnement, le guide présente des informations générales relatives aux prairies aéroportuaires et aux modalités d'entretien, partage des bonnes pratiques et des pistes de réflexion qu’il convient d’adapter localement, chaque aéroport présentant des spécificités en matière de faune et de flore locale. Il fournit enfin une méthodologie générale relative à la conception d’un plan de gestion des espaces verts.

Une enquête du STAC auprès d’exploitants d’aérodromes

Une enquête a été menée par le STAC concernant les différentes pratiques en matière de fauche de la végétation côté piste sur les bases militaires et aérodromes français (Métropole et Outre-Mer).

Les questions portaient sur le matériel utilisé, la hauteur, le moment et la fréquence de fauche, les problématiques de risque animalier (oiseaux et mammifères) et plus largement de sécurité, la connaissance de la biodiversité des plateformes, et les éventuels partenariats ou relations avec des naturalistes.

Sur une centaine d’aéroports contactés, 40 ont répondu au questionnaire, dont 7 aéroports d’Outre-Mer et 8 bases militaires. Sur ces 40 plateformes, 36 ont pu être recontactées par la suite pour un entretien oral, afin d’affiner les réponses, de mieux comprendre les pratiques, et de discuter éventuellement sur des sujets connexes.

De nombreuses régions sont représentées parmi les plateformes ayant répondu :

carte fauche aéroports

La taille des 40 aéroports ayant répondu est variable, la moitié étant des aérodromes de taille moyenne :

  • 32 % ont un trafic aérien inférieur à 10.000 mouvements/an ;
  • 49 % ont un trafic compris entre 10.000 et 40.000 mvts/an ;
  • 17 % ont un trafic supérieur à 40.000 mvts/an (7 plateformes).

La moyenne de la surface à faucher sur les plateformes ayant répondu au questionnaire est de 70% de la surface totale côté piste.

Concernant les types de prairies, si la prairie mésophile de fauche, qui est la plus commune en France métropolitaine, est celle principalement présente sur les plateformes interrogées (43%), les milieux suivants ont été recensés :

- Pelouses sèches type méditerranéennes,

- Pelouses sèches calcaires océaniques,

- Prairies humides nitrophiles acides,

- Platier, mangrove, savane humide, savane à niaoulis, pelouse à terre rouge (Nouvelle-Calédonie),

- Prairie australe subtropicale (Mayotte),

- Toundra boréale (Saint-Pierre et Miquelon).

Par ailleurs :

  • 8% des plateformes interrogées ont effectué des études, voire des travaux pour modifier l’enherbement de leur couvert végétal ;
  • 65% des plateformes interrogées avaient établi un partenariat avec une association naturaliste ;
  • 83% des plateformes interrogées avaient établi un plan de fauche ;
  • Environ 1 plateforme sur 4 (23%) avait à gérer des problèmes de plantes envahissantes, exotiques ou pas, sur sa plateforme. Parmi ces plantes, on peut citer la Canne de Provence, la Vesce commune, plusieurs espèces de Chardons, et la Renouée du Japon.

Mise à jour le 12 avril 2024