Direction générale de l'aviation civile (DGAC)

Service technique de l'aviation civile

L'action des aéroports : tous mobilisés

Les exploitants aéroportuaires Français concernés par le règlement (UE) 139/2014 ou l’arrêté du 10 avril 2007 sont tenus :

  • d’évaluer le risque animalier sur et aux abords l’aérodrome ;
  • de mettre en place des moyens et d’élaborer des procédures pour maitriser et réduire le risque (principalement de collisions animalières) ;
  • de notifier à l’autorité compétente tout impact animalier.
     

Comprendre pour mieux gérer

La présence d'animaux sur les aérodromes est souvent due à l'existence d'un attrait particulier. Il faut bien comprendre pourquoi les animaux viennent sur l'aérodrome, puis s'attacher à adapter cet environnement afin de limiter leur présence sur les secteurs de l’aérodrome pouvant générer un risque pour la sécurité.

Gestion de l’environnement

Les actions préventives sont destinées à intervenir sur la niche écologique des animaux. Dans ce cas précis, les actions consistent à gérer, voire modifier ou réduire, les habitats présents pour qu’ils ne soient plus attractifs pour les espèces animales jugées dangereuses pour la sécurité aérienne. Il s’agit par exemple de mise en place d’éco-pics sur les panneaux de signalisation et autres équipements, de destruction de nids (inhabités), de couverture des zones en eau, d’adaptation du plan de fauche, etc.

Il s’agit généralement d’actions dont les résultats positifs apparaissent sur un temps plus long. Elles doivent par conséquent être combinées à des actions curatives de lutte animalière et à un suivi régulier permettant de valider, si besoin, l’efficacité des mesures.

Effarouchement

Les oiseaux sont particulièrement sensibles aux stimuli visuels et acoustiques. Des méthodes et des moyens d'effarouchement adaptés ont donc été développés.

Les actions curatives consistent à déranger et stresser les animaux par la mise en œuvre d’un ensemble de moyens d’effarouchement aux effets immédiats (pyrotechnie, acoustique, optique, fauconnerie…). Les moyens mis en œuvre doivent être combinés entre eux et répétés régulièrement afin de limiter les phénomènes d’accoutumance et de renforcer l’efficacité des effarouchements. Les principaux moyens techniques utilisés sont :

  • Equipement acoustique : émission de cris de détresse ou de signaux acoustiques utilisés pour l’effarouchement de groupes d’oiseaux posés. Les équipements peuvent être embarqués dans les véhicules des services de gestion du risque animalier, ou fixes sur des points choisis de manière stratégiques aux abords de la piste.
  • Equipement pyrotechnique : tir de fusées à courte portée (fusées détonantes, crépitantes) et à longue portée destinées à l’effarouchement des oiseaux posés et en vol.
  • Equipement optique : utilisation d’une source laser fixe ou mobile (torche laser) « balayant » une zone plus ou moins vaste fréquentée par des oiseaux au sol.
  • Equipement de chasse : utilisation d’un fusil de calibre 12 destiné à générer une pression de chasse sur l’aérodrome et à effectuer des prélèvements ponctuels d’animaux. Pour réaliser ces prélèvements, les exploitants doivent détenir les arrêtés adéquats. Consultez le guide du STAC dédié au sujet.
  • Fauconnerie : recours à un oiseau de proie dressé (un rapace type buses ou faucons) dont la présence en vol va effaroucher les oiseaux présents. La fauconnerie, comme tous les moyens de gestion spécifiques nécessitent la mise d’un protocole ad-hoc.

Dans certaines circonstances, notamment lorsque l’espèce animale représente un danger récurent pour la sécurité aérienne, il peut être nécessaire de mettre en place des moyens de capture et/ou de piégeage des individus afin d’en réduire le nombre pour ensuite les déplacer vers d’autres sites.

L'action des équipages

Avant le vol

Il est important que les pilotes prennent connaissance des informations sur la situation ornithologique des terrains de départ et d'arrivée (NOTAM, ATIS), afin de demander une intervention d'effarouchement dès qu'un risque de collision avec des oiseaux existe. Une demande d'effarouchement au moment de la mise en route permettra une intervention du service de prévention avant le décollage.

Pendant le vol

Pendant le roulage, l'équipage regardera autour de l'avion pour détecter l'éventuelle présence d'oiseaux dangereux pour la navigation aérienne. Il faut savoir que des oiseaux posés sur une piste sont face au vent et ne voient donc pas un avion en phase de décollage. Dans le cas d'une présence d'oiseaux dangereux, il reste possible de demander une intervention d'effarouchement et il ne faut pas hésiter à différer le décollage de quelques minutes. L’avion ne doit en aucun cas être considéré comme un moyen d'effarouchement.

Pour les moteurs les plus modernes, les essais de certification prouvent leur fiabilité dans les cas d'ingestion d'oiseaux les plus sévères. Il faut savoir que 50% des accidents ayant pour origine une rencontre d'oiseaux ont lieu après un décollage interrompu. Après le décollage, il peut toujours être décidé un atterrissage de prudence si le bon fonctionnement de l'appareil est remis en cause.

Remarques :

  • Demander un QFU inhabituel peut générer un risque aviaire plus élevé car les oiseaux peuvent se poser sur une piste peu utilisée.
  • Pendant la phase d'atterrissage, il est généralement déconseillé de faire une remise de gaz en cas de présence d'oiseaux sur la piste.
  • En outre, si des oiseaux sont présents sur la piste, il est préférable de ne pas activer les reverses, pour éviter d'aggraver les dommages en cas d'ingestion. D'autre part le choix de la vitesse minimum d'approche peut éviter des collisions ou limiter les dégâts sur les structures.
     

Après le vol

Tout évènement animalier doit faire l'objet d'un compte-rendu de rencontre d'oiseaux, aussi minime soit-il. Il est important de faire le tour de l'avion pour constater des dégâts éventuels. L'ingestion dans le flux primaire d'un moteur conduira à une endoscopie du compresseur.

A chaque fois que cela est possible, il est souhaitable de récupérer des plumes (même des duvets), pour permettre l'identification des oiseaux mis en cause. La multiplication des données permettra une meilleure connaissance des situations ornithologiques des terrains concernés et la mise en œuvre d'actions complémentaires.

Si la présence d'oiseaux a été détectée pendant les phases de décollage ou d'atterrissage, avertir le contrôle qui fera intervenir le service de lutte aviaire.

Mise à jour le 25 avril 2024